LastMinute : Consommateurs, ne vous laissez pas abuser !
Face aux procédés pernicieux utilisés par Lastminute pour vendre sur son site des assurances voyages à l’insu de ses clients, l’UFC-Que Choisir lance l’alerte et attaque l’opérateur pour pratiques commerciales illicites, agressives et trompeuses devant le Tribunal Judiciaire de Paris.
En attendant la décision à intervenir, l’association recommande aux consommateurs la plus grande vigilance face au professionnel qui se présente comme le « leader dans l’industrie du voyage en ligne et des loisirs ».
Les témoignages de consommateurs sur internet parlent d’eux-mêmes :
« Des frais cachés de dernières minutes […] Une fois le paiement validé qu’elle ne fut pas ma surprise de voir que j’avais également payé une assurance pour mon vol dont je n’avais absolument pas besoin. Tout est fait pour piéger le client au moment de l’achat, la vente n’est pas loyale je ne recommande pas ce site. »1
« Le prix affiché du billet ne correspond pas du tout au prix final. Une assurance a été automatiquement rajoutée sans demander mon accord. »2
L’action de l’UFC-Que Choisir pour faire cesser cette pratique illégale
Depuis quelques mois, alors que les consommateurs ne choisissent pas initialement d’assurance, le voyagiste fait apparaitre, après la validation du moyen de paiement, une fenêtre pop-up qui détourne l’attention des consommateurs et leur fait souscrire l’assurance la plus chère sans s’en rendre compte.
Alors que le site lastminute.com est configuré pour pousser le consommateur à acheter et finaliser le plus vite possible son achat, cette fenêtre pop-up reprend les mêmes codes graphiques qu’un pop-up qui demanderait au consommateur de confirmer son paiement pour profiter des réflexes inconscients des internautes et ainsi leur vendre l’assurance qu’ils ont pourtant refusée quelques clics plus tôt.
L’UFC-Que Choisir dénonce ce piège marketing, simple mais terriblement efficace. Par ce procédé, LastMinute viole la législation de la vente sur internet qui avec le principe du « double-clic » impose que l’internaute puisse vérifier une dernière fois sa commande et son prix avant de procéder à l’achat.
L’association a donc saisi le Tribunal Judiciaire de Paris pour que cette pratique qui rapporte plusieurs millions d’euros par an3 à LastMinute cesse, soit jugée agressive et trompeuse et que l’opérateur soit sanctionné. Malheureusement, le temps joue contre les consommateurs puisque cette décision ne sera pas rendue avant plusieurs mois du fait des délais judiciaires.
Dans l’attente du jugement, l’association appelle donc les consommateurs à la plus grande prudence et vigilance s’ils devaient utiliser ce site. Ceux qui auraient acheté un billet sur le site et qui ont été victimes des pratiques de LastMinute peuvent compléter l’appel à témoignage afin de nous faire part de leur expérience.
1 https://fr.trustpilot.com/users/5d8931b339cf14a859703c6d
Chargeurs de smartphones : Face au danger, l’UFC-Que Choisir sonne l’alerte et saisit la DGCCRF
À la suite des résultats alarmants de ses tests en laboratoire sur la sécurité des chargeurs de smartphones1, l’UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme et saisit la DGCCRF pour procéder au retrait et au rappel de plusieurs modèles.
En effet, sur 20 modèles expertisés par notre association en décembre 2019, disponibles dans le commerce et sur les sites de vente en ligne, seuls 4 répondent aux normes applicables2.
Des non-conformités en série
– Défaut de marquage obligatoire et absence d’instructions de sécurité
– Absence de conformité aux normes de sécurité électrique – produits présentant de graves erreurs de conception
– Absence de conformité aux normes de sécurité électrique – produits présentant un grand risque pour leurs utilisateurs
Les produits les plus dangereux, plus de la moitié des modèles testés, présentent ainsi de graves manquements au niveau de la conception, du choix des matériaux et de la réalisation. Ces chargeurs non conformes et défectueux constituent des menaces avérées pour les consommateurs.
Les chargeurs : une source grandissante d’incendies domestiques
Objets du quotidien, les chargeurs de smartphones sont néanmoins chaque année responsables de nombreux accidents. S’il n’existe pas de chiffres officiels pour la France, la fédération des assureurs néerlandais indiquait déjà dans un rapport en 2017 que les chargeurs de smartphones sont à l’origine de plus de 50 % des incendies domestiques !
Au vu de ces éléments, l’UFC-Que Choisir passe à l’action :
Elle appelle les consommateurs à la vigilance et leur conseille de ne pas laisser les smartphones en charge la nuit. Plus particulièrement, elle invite les détenteurs d’appareils non conformes à s’en séparer immédiatement, sous peine de risquer un départ de feu, une électrocution ou, dans la moindre des hypothèses, un endommagement de leur smartphone.
Les possesseurs de produits dangereux peuvent prendre contact avec leur vendeur. La loi3 leur donne la possibilité d’obtenir gratuitement, sous 30 jours, le remplacement des chargeurs défectueux. Un modèle de lettre est disponible sur le site www.quechoisir.org pour demander le remplacement/remboursement tout comme un décryptage de la garantie légale contre les défauts de conformité.
Par ailleurs, l’association a saisi la DGCCRF afin qu’elle procède à une intensification des contrôles de la DGCCRF et le retrait et rappel des produits figurant dans le tableau suivant pour empêcher le maintien sur le marché de produits dangereux pour les consommateurs.
A retrouver également
Chargeurs de smartphones – 1 modèle sur 2 dangereux !
Chargeurs de smartphones – Risque d’incendie et de choc électrique
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Location de longue durée d’électroménager : Pire que le crédit revolving !
Alors que l’action déterminée de l’UFC-Que Choisir à l’occasion des lois Lagarde (2010) et Hamon (2014) a contribué à juguler le surendettement des ménages, l’association lance l’alerte, à partir d’une étude, sur l’essor de la location de longue durée dont les contours et les effets sont encore pires que les excès du crédit revolving des années 2000. La déferlante incontrôlée de ces offres ruineuses dans les grands magasins constitue une grave menace à l’intérêt des consommateurs. Au vu de ses constats, l’UFC-Que Choisir appelle les pouvoirs publics à leur mise au pas rapide.
LLD et crédit revolving : les mêmes excès, la même accoutumance
La location de longue durée (LLD) permet aux consommateurs d’utiliser un bien sans avoir la possibilité d’en devenir propriétaire à l’issue du contrat. Conçue notamment pour séduire les petits budgets grâce à ses loyers très réduits, elle déferle chez la Fnac, Darty, Cdiscount et Boulanger location.
Ce mode de financement relève des mêmes excès que le crédit revolving. D’une part, la consommation exubérante, parce qu’il participe au suréquipement et au surdimensionnement d’appareils qui contribuent au changement climatique1. D’autre part, la ruineuse accoutumance, parce qu’il incite les consommateurs à renouveler indéfiniment leur engagement pour conserver l’usage de biens indispensables (réfrigérateur, micro-ondes, etc.).
Plus chère que le crédit renouvelable, pour être seulement locataire !
Profitant d’une réglementation obsolète, la LLD constitue un véritable gouffre économique. Non reconnue comme étant un crédit à part entière, son coût pour le consommateur échappe à tout encadrement2. Le tableau ci-dessous présente cinq exemples de location de longue durée de produits du quotidien.
Sous le voile d’un loyer attractif (14 euros) et d’un service après-vente « express », la palme des tarifs exorbitants revient à la location d’un micro-ondes proposée par la filiale de Boulanger. Au prix de 731 euros sur quatre ans (contre 316 euros à l’achat), son taux d’intérêt implicite3 atteint 76 %, soit plus de trois fois le taux d’usure ! Louer revient ainsi plus de deux fois plus cher qu’acheter immédiatement (+ 130 %) ! Une fois n’est pas coutume, même le crédit renouvelable s’avère moins nocif : la LLD coûte près de 350 euros plus cher alors qu’elle ne permet pas au consommateur de devenir propriétaire du bien au terme du contrat.
Pire, une fois prise en compte la durée d’usage effective d’un micro-ondes, le locataire devra s’acquitter d’environ 1404 euros4, soit plus de quatre fois son prix comptant. Si ce n’était pas suffisant, les contrats proposés par Fnac-Darty, Boulanger location, Cdiscount recèlent de nombreuses clauses venant minimiser les obligations des professionnels ou imposant des obligations démesurées au détriment des consommateurs. Il est ainsi prévu que si le bien est restitué en mauvais état, le client pourra se voir facturer une kyrielle de frais supplémentaires (réparation, remplacement à neuf) le plus souvent à partir de la seule appréciation du bailleur !
LLD : contestable dans son principe, déplorable dans la pratique
Proposée en alternative au crédit, la LLD obère les droits des emprunteurs. A la différence du crédit, le distributeur n’est tenu ni d’indiquer son coût total, ni d’exprimer son prix en taux, ni d’avertir sur le risque d’un endettement excessif ! Ces manquements, qui rendent impossible la comparaison entre les modes de financement, sont d’autant plus graves que les enseignes présentent la LLD comme étant particulièrement abordable. Or, d’après nos relevés tarifaires, ce sont bien les locations en apparence les plus abordables (loyers faibles) qui coûtent en réalité le plus cher !
Enfin, les tarifs semblent également échapper à toute logique économique. Bien conscientes que l’attention des consommateurs est accaparée par le montant mensuel des loyers, les enseignes en profitent pour se rattraper sur le prix des assurances complémentaires fortement prescrites. Par exemple, louer un iPhone chez Cdiscount coûte 729 euros quand le service équivalent est 35 % (Darty, Boulanger location) et 51 % (FNAC) plus cher chez la concurrence5 !
Alors qu’en 2009 l’UFC-Que Choisir lançait l’alerte sur la distribution irresponsable du crédit revolving et ses conséquences désastreuses en matière de surendettement, l’association déplore que les pratiques délétères se soient déportées vers de nouvelles formes de financement dont l’absence d’encadrement rend possibles tous les abus.
En conséquence, l’association appelle les pouvoirs publics à mettre en œuvre au plus vite un cadre juridique propre à contenir les effets nocifs de location de longue durée. Ce dernier impose :
- Un plafonnement tarifaire qui doit porter à la fois sur le coût total de la location ainsi que sur les frais de résiliation ;
- La mise en œuvre d’une information précontractuelle standardisée pour permettre aux consommateurs de faire jouer la concurrence et d’y souscrire en toute connaissance de cause. Cette dernière doit notamment comprendre :
– Le montant total des loyers à payer ;
– Le détail des frais supplémentaires susceptibles d’être facturés ;
– Le montant total à payer en surplus du prix de référence au comptant.
Parallèlement, l’association met en demeure Boulanger location ainsi que les partenaires financiers bailleurs de Fnac-Darty (Crédit Agricole Consumer Finance) et Cdiscount (Crédit Mutuel Leasing) de purger leurs contrats des clauses qu’elle estime abusives et se réserve, à défaut d’une réponse satisfaisante, d’agir en justice.
1 Par exemple, plus la taille d’un écran de télévision est grande, plus ses émissions de gaz à effet de serre sont élevées, d’après La face cachée des objets : vers une consommation responsable, ADEME, 2018.
QUIZ : EN FINIR AVEC LES IDÉES REÇUES ! 6 idées reçues en Assurance.
La vie d’un consommateur est faite d’idées reçues.
L’UFC-Que Choisir vous éclaire sur celles-ci en matière d’assurance.
Ce mois-ci, retrouvez 6 idées reçues dans le domaine des assurances
- « Pour résilier sans frais un contrat d’assurance automobile, il suffit de ne pas payer la prime. »
- « Je dois continuer d’assurer mon véhicule même si je ne l’utilise plus. »
- « Je n’ai pas utilisé l’assurance de mon crédit immobilier. Je peux me faire rembourser une partie de mes primes !»
- « Pour mon assureur, un accident sur le parking du centre commercial, c’est 50/50. »
- « Je peux toujours résilier un contrat d’assurance à tout moment. »
- « Ma tondeuse à gazon autoportée doit être assurée comme un véhicule. »
Amusez-vous à démêler le vrai du faux !
Cliquez sur la case pour découvrir la réponse !
« Pour résilier sans frais un contrat d’assurance automobile, il suffit de ne pas payer la prime. » En cas de défaut de paiement, votre assureur peut, certes, résilier votre contrat mais la prime reste due. N’hésitez pas à relire votre contrat afin de connaître les modalités de résiliation et pensez au dispositif de résiliation infra annuelle.
Art. L. 113-2, L. 113-3, L. 113-15-2 et R. 113-12 du code des assurances. Sur le même sujet (www.quechoisir.org) : – Assurance – Résilier son contrat
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« Je n’ai pas utilisé l’assurance de mon crédit immobilier. Je peux me faire rembourser une partie de mes primes ! » Aucun remboursement n’est possible, même si vous n’avez pas eu besoin de l’assurance.
Art. 1108 du code civil. Sur le même sujet (www.quechoisir.org) : – Assurance emprunteur – Qu’est ce qu’une assurance de prêt ?
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« Pour mon assureur, un accident sur le parking du centre commercial, c’est 50/50. » Le code de la route s’applique sur un parking ouvert à la circulation publique. La responsabilité des conducteurs est déterminée au regard des circonstances de l’accident. Un partage de responsabilité à 50/50 peut donc être contestable.
Cour de cassation, civ. 2 du 24/12/2000, n° 98-19312.
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« Je peux toujours résilier un contrat d’assurance à tout moment. » La résiliation à tout moment d’une assurance n’est possible que pour certains contrats (assurance auto, habitation, assurances affinitaires). De plus, elle n’est possible qu’à l’issue de la première année de souscription.
Art. L. 113-15-2 et R. 113-11 du code des assurances. Sur le même sujet (www.quechoisir.org) : – Complémentaire santé – La résiliation possible à tout moment (la résiliation à tout moment sera possible au plus tard le 1er décembre 2020)
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Dites non au démarchage téléphonique : Les associations de consommateurs lancent une pétition
Alors que l’Assemblée nationale va prochainement discuter, en deuxième lecture, d’une proposition de loi sur le démarchage téléphonique, l’ADEIC, l’AFOC, l’ALLDC, la CSF, le CNAFAL, la CLCV, Familles de France, Familles Rurales, l’UFC-Que Choisir et l’UNAF, tirant les conséquences de l’exaspération des consommateurs et des litiges issus des appels commerciaux non désirés, s’unissent et lancent une pétition « démarchage téléphonique : interdisons le fléau ».
La recrudescence du démarchage téléphonique, dénoncée par les associations et les autorités (Médiateur National de l’Energie, Autorité de contrôle prudentiel) exige une action ferme des pouvoirs publics pour couper court aux pratiques toxiques. Pourtant, en l’état, le texte souffre cruellement d’ambition et risque même d’aggraver la situation, d’où notre appel à la mobilisation des consommateurs, premières victimes d’un véritable harcèlement commercial.
Démarchage téléphonique : une importante source d’agacement et de litiges
Les sondages soulignent que l’exaspération des Français est à son comble en matière de démarchage téléphonique (92 % le jugent agaçant mais aussi trop fréquent1). Mais au-delà de l’atteinte à la tranquillité des personnes, l’enjeu est également financier dès lors qu’il existe une liaison dangereuse entre démarchage téléphonique et litiges de consommation. En effet, les secteurs qui recourent le plus au démarchage sont ceux qui concentrent les litiges de consommation avec des montants qui peuvent être très significatifs (travaux de la maison, rénovation énergétique, fourniture d’énergie, assurances). Les rapports du Médiateur de l’énergie et l’Autorité des Marchés Financiers, et le récent avis du Comité Consultatif du Secteur Financier, sur les litiges liés aux appels commerciaux plaident pour un strict encadrement. Par ailleurs, le consommateur n’a pas à être la cible de propositions commerciales qu’il n’a pas lui-même sollicitées.
Proposition de loi en l’état : un remède pire que le mal
Non seulement, en l’état, le texte cautionne la logique du droit d’opposition (opt-out) de Bloctel, dont l’inefficacité est notoirement constatée par les consommateurs, mais en outre, il élargit les possibilités de dérogation à l’interdiction du démarchage téléphonique pour les personnes inscrites sur Bloctel. En effet, toutes les entreprises avec lesquelles le consommateur inscrit à Bloctel a ou a eu une relation contractuelle pourraient le démarcher : « contrat un jour, démarché toujours » !
Alors que le Royaume-Uni, après d’autres Etats européens, a basculé vers un système d’opt-in (le consommateur doit donner son accord exprès avant d’être démarché), la France ne doit pas être le mauvais élève européen de la protection des consommateurs.
Face au fléau que constituent les appels commerciaux non désirés, la pétition lancée aujourd’hui par les associations appellent les parlementaires à interdire purement et simplement cette pratique.
1 Sondage Opinionway réalisé entre le 13 et le 15 juin 2018 auprès de 1020 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus ; échantillon constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.
Bonne année 2020 !
Votre association locale de l’UFC-Que Choisir vous présente ses meilleurs vœux pour l’année 2020 !